Mon Bagnols

La vie de tous les jours à Bagnols sur Cèze, dans le Gard.

08 mars 2009

PHENIX n'alimente plus le réseau EDF

Le Midi Libre nous raconte.

Phénix, le plus ancien des réacteurs nucléaires français, a été découplé du réseau électrique, vendredi soir à 23 h 50. Émotion...Depuis vendredi soir, à 23 h 50, le parc nucléaire français ne dispose plus que de 57 réacteurs, pour alimenter le réseau en électricité. Marcoule a découplé le sien, le célèbre Phénix qui était en service depuis 1974. C'était le plus ancien en fonctionnement.

Ce n'est qu'une toute petite partie de l'énergie nucléaire française qui a disparu avec Phénix. Il fournissait une production de 140 MW environ, bien loin des 900 MW issus, par exemple, d'un seul des quatre réacteurs de Tricastin. Une grande émotion régnait pourtant derrière les vitres de la salle de contrôle, où de très nombreuses personnes du CEA et EDF qui exploitaient la "machine" s'étaientréunies. « Il y a forcément beaucoup d'émotion de voir s'arrêter Phénix après tren-cinq ans de bons et loyaux services, commentait le directeur du CEA Marcoule, Christian Bonnet. Surtout qu'il est encore dans la force de l'âge. » Mais pour l'exploiter un peu plus, il aurait fallu une autorisation de l'autorité de sûreté nucléaire. « Ce qui aurait demandé des investissements énormes », précise M. Bonnet.

Poussé vers la retraite, Phénix cessera toute activité en fin d'année, après d'ultimes recherches sur la fin de vie des réacteurs. Même si son démantèlement nécessitera de nombreuses années, il restera alors dans l'histoire, comme l'un de ceux qui a apporté une grande moisson de connaissances scientifiques. Amélioration continue des performances du combustible, réalisation de centaine d'expériences d'irradiation, validation de la technologie sodium... « Avec un bilan environnemental exceptionnel, tant en dosimétrie qu'en terme de rejets », assure Didier Dall'Ava, directeur de la centrale.

Mais il est dit que Phénix renaît toujours de ses cendres. Le réacteur à neutrons rapides, dont l'exemplaire Marcoulin était l'expérimentation, semble être le précurseur du futur système de quatrième génération, sa technologie permettant de multiplier par plus de 50 fois, l'utilisation de l'uranium. Le prototype Astrid, dont la construction débutera en 2020, devrait donc s'inspirer de Phénix pour parvenir à une filière industrielle. Le site de Marcoule sera candidat pour l'accueillir. La décision doit intervenir en 2012, « et le travail a déjà commencé pour présenter le meilleur dossier possible », ajoute un Christian Bonnet déjà tourné vers l'avenir.

Vendredi soir, l'heure était toutefois à la nostalgie. Et tandis que les convives fêtaient sobrement l'événement, Didier Dall'Ava jetait un oeil sur le mur où trônait une copie de l'article du Midi Libre du 14 décembre 1974, qui relatait la connexion de Phénix au réseau électrique. « Regardez le titre : "la France maîtrise son énergie nucléaire". Trente-cinq ans plus tard, il est encore d'actualité. »

Libellés : ,