Mon Bagnols

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01 juin 2009

220 000 Languedociens concernés par le RSA

Le Revenu de solidarité active (RSA) entre en vigueur ce lundi. Et, avec lui, éclate au grand jour la précarité de nombreuses familles du Languedoc-Roussillon et de l'Aveyron. Car si les allocataires du Revenu minimum d'insertion (RMI) et de l'Allocation parent isolé (API) sont automatiquement inscrits au RSA, ses autres bénéficiaires, des travailleurs pauvres, devront très vite se déclarer pour pouvoir y prétendre. Or, selon les premières estimations, le nombre de personnes susceptibles de percevoir le RSA pourrait atteindre 220 000 rien qu'en Languedoc-Roussillon. C'est bien plus du double des actuels allocataires du RMI et de l'API.

La pauvreté éclate au grand jour dans le Midi

Près de 87 500 allocataires du Revenu minimum d'insertion (RMI) ou de l'allocation parent isolé en Languedoc-Roussillon et en Aveyron. Combien de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) demain ? A priori, 193 000 dans la région et 6 000 en Aveyron. C'est-à-dire bien plus du double du nombre de RMIstes et d'API. Voilà les premières estimations des Caisses d'allocations familiales (Caf). Selon les conseils généraux, le RSA pourrait concerner 220 000 allocataires.

Aux RMIstes et bénéficiaires de l'API s'ajouteront les travailleurs pauvres. En comptant les enfants et conjoints, cela porterait le chiffre des personnes dépendant du RSA à 350 000 en Languedoc-Roussillon (14 % de la population) et 11 000 et en Aveyron, sur la base des estimations des Caf.

Le RSA, pour qui ?

Les allocataires du RMI et de l'API seront automatiquement inscrits au RSA, sans démarches à faire. Les autres, ceux qui peuvent y prétendre, devront se déclarer pour le percevoir.

Pour l'essentiel, le dispositif s'adresse aux personnes de plus de 25 ans, à celles de moins de 25 ans ayant un enfant né ou à naître, exerçant ou non une activité professionnelle et résidant en France de manière stable, effective et permanente. Le montant du RSA dépend de l'ensemble des ressources du foyer et de la situation familiale.


Sortir des personnes de la pauvreté

Le RSA vise à encourager le retour à l'emploi. Il tentera de réussir là où le RMI a échoué. Grâce à lui, la reprise d'activité ne fera pas perdre du pouvoir d'achat à celui qui veut travailler.

En outre, s'il donne des droits, le RSA impose des devoirs. Exemple : dans un certain nombre de cas, le bénéficiaire du RSA est tenu de rechercher un emploi ou essayer de se réinsérer, faute de quoi il peut s'exposer à sanction : suspension ou réduction de l'allocation.


Une explosion des inscriptions attendue

L'entrée en vigueur du RSA provoquera des bouchons. Motif : ses bénéficiaires potentiels sont bien plus nombreux en Languedoc-Roussillon et en Aveyron qu'ailleurs en métropole.

A elle seule, la région regroupe 6,2 % des allocataires français potentiels... De très nombreux exploitants agricoles, en situation très précaire, recourront au RSA.

Les conseils généraux, les Caf et Pôle Emploi, tous amenés à intervenir dans le dispositif, s'attendent à un afflux massif, dans un contexte économique délétère.

L'Hérault et le Gard avaient pourtant tous deux expérimenté le RSA avec succès. Dans l'Hérault, 15 % des personnes accompagnées avaient réussi à retrouver une activité, tandis que 60 % s'étaient remises dans une dynamique d'insertion professionnelle. L'époque, toutefois, était différente ...